Un nouveau monde (PV Noa)

C'était une journée excitante pour Celia. Depuis qu'elle avait déménagé à l'académie de duels, la jeune femme n'avait pas eu le temps de visiter les environs. Entre l'introduction aux cours et l'installation dans les dortoirs, elle avait été trop occupée pour explorer les coins de la ville encore inconnus. Maintenant qu'il y avait moins d'activités à l'académie, la brune pouvait parcourir les rues de la ville à sa guise.
Pour l'occasion, elle s'était vêtue d'une robe blanche tout ce qu'il y a de plus classique. Le vêtement arrêtait au niveau de ses genoux; heureusement, la température extérieure était plutôt douce, le froid ne l'importunerait pas. Sans bijoux ni accessoires excepté des sandales blanches, la simplicité de son accoutrement ne faisait que la mettre en valeur, ce qui était surtout à cause du contraste entre la robe blanche et ses cheveux noirs.

Celia parcourut les alentours, son regard s'arrêtant sur le moindre détail : les bâtiments, les voitures, les arbres et surtout les gens qui habitaient les environs. Inconsciemment, elle ralentit devant une rue sombre qui s'arrêtait en cul-de-sac, comme si elle s'attendait à voir des yeux verts se fixer sur elle avec toute la joie du monde. Lorsque ce ne fut pas le cas - la ruelle était vide, comme n'importe quelle autre ruelle de cette ville - elle reprit un bon rythme de marche, observant au passage un adolescent tenant en laisse un chien quasiment aussi grand que lui. Cela la fit rire et lui redonna bonne humeur.
Une autre heure passa avant qu'elle n'arrive devant l'horloge qui donnait le nom à la place principale. Le lieu s'avérait être assez peuplé. Celia se perdit dans la foule, à la recherche de quelque chose à faire maintenant qu'elle était au centre de la ville. Il y aurait sûrement un café dans les environs; ce serait agréable d'aller terminer cette belle journée devant un thé bien chaud.

Puis il se mit à pleuvoir.

Le nombre de personnes présentes à la place de l'horloge diminua rapidement, la plupart voulant éviter de se faire détremper par la pluie. À l'inverse de ceux-ci, la brune adorait les temps pluvieux. Ce n'était pas une grosse averse, loin de là même, et Celia en profita pour diriger son visage vers la pluie tout en étendant ses bras comme si elle avait l'intention d'enlacer le ciel en entier.
La sensation de la pluie sur son corps. C'était quelque chose qui lui manquerait lorsqu'elle serait sacrifiée par sa famille. La fraicheur et la délicatesse des gouttes d'eau lorsqu'elles frappaient sa peau la faisait se sentir plus vivante qu'elle ne croyait jamais l'être autrement.
Tout en se perdant dans l'instant présent, elle commença à chantonner une chanson sans paroles.

Cela faisait déjà quelque temps que j’étais arrivé à l’académie de monsieur Kaiba. Pourtant, je n’avais pas encore ressenti la moindre amélioration que ce soit dans ma qualité de jeu ou encore dans l’élaboration de mes stratégies. Il faut le dire bien franchement, le système d’enseignement laisse un peu à désirer, du moins pour ce qui est de la prise en charge des premières années. Dès mon arrivée, j’avais dû passer le test d’admission, quelle rigolade, j’avais été admis chez les jaunes. Ce qui était pour moi une fierté, cependant une question me trottait dans la tête : Est-ce que j’allais être réellement à la hauteur ? Il faut l’avouer le test n’est en rien compliqué, ce n’est que des bases théoriques avec par la suite un seul duel pratique. Même un idiot sans bases avec un peu de chance pourrait devenir jaune ou même bleu.

C’est pour cette raison qu’à la plupart de mes cours j’affichais toujours présent. Dernier bureau de la rangée, j’essayais tant bien que mal de saisir la moindre information que le professeur nous transmettait. Je me gardais par contre de répondre à ses questions, moi qui aimais plutôt passer inaperçu dans une salle de classe.

Aujourd’hui c’est congé, j’avais pensé au départ rester dans mon dortoir pour réviser mes bases, comme je le faisais depuis tous les jours depuis l’arrivée de ma crainte de ne pas être à la hauteur. Par contre, tout seul dans cette grande pièce vide qu’était ma chambre, je me sentais seul. Alors, je pris ma veste et sortit me promener un peu en ville. L’idée de pouvoir marcher sur les mêmes routes et voir les mêmes paysages que le grand Yugi Muto me rendait plutôt heureux.

Pour commencer, ma visite des environs, j’ai décidé de me rendre à la place de l’horloge. L’endroit où a débuté autrefois, le grand tournoi de Battle City. D’une assez bonne cadence de marche, je me dirige donc vers le centre de la ville.

Tout juste au moment où je mettais le pied dans la place centrale, il se mit à pleuvoir. Cependant, la pluie ne me dérangeait pas le moins du monde et je continue donc ma marche jusqu'à cette horloge de légende.

C’est à ce moment que je vis une fille de dos, les bras vers le ciel. D’abord curieux de savoir qui était ce drôle de personnage et si je l’avais déjà rencontré. Cette curiosité fit place à l’hésitation de l’aborder, je reste donc immobile comme une statue, à contempler cet étrange spectacle.

Les gouttes d'eau continuaient à tomber dans ses cheveux, sur ses bras, son visage, alors que Celia fredonnait la chanson de son enfance. Lente et douce, triste selon son ancien ami; c'était avec une voix de velours qu'elle accompagnait les notes d'une boîte à musique immortalisée dans ses pensées.
Le silence l'entourait maintenant que la pluie avait effrayé tous les autres marcheurs. Il n'y avait qu'elle et les larmes du ciel, la voix et l'instrument d'une mélodie nostalgique. Jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux et revienne à la réalité.

Du coin de sa vision, elle remarqua l'ombre d'une personne. Elle n'était donc pas la seule à ne pas être effrayée par la pluie. Celia se tourna complètement vers ce qui s'avéra être un homme vers la fin de l'adolescence. Son regard rouge croisa celui de l'inconnu et elle y découvrit tout de suite sa curiosité pour celle qui embrassait la pluie. Elle décida de s'avancer vers lui, sourire pernicieux sur ses traits autrement amusés. Si elle adorait la pluie, elle aimait aussi posséder l'attention complète de quelqu'un. Ce qui semblait être le cas avec ce garçon actuel.
Comme elle allait s'amuser!
Celia s'arrêta à quelques centimètres du garçon. Elle était plus petite que lui de facilement une dizaine de centimètres, mais ça ne l'empêchait pas de continuer à le regarder dans les yeux en relevant légèrement la tête. Ses iris étaient d'un bleu qui contrastait avec le rouge de son regard à elle; une simple pensée qui lui traversa l'esprit et qui la fit ricaner doucement.

-M'aurais-tu trouvée intéressante?

Elle se recula subitement et commença à tourner sur elle-même une, deux fois, bras à nouveau écartés et visage retourné vers le ciel.

-Ou bien c'est la pluie qui te rend hagard? demanda la jeune femme en joignant ses mains dans son dos.

La brune lui sourit d'une façon assez brève avant de se décider à continuer sa marche – avec le garçon. Il semblait encore figé sur place, alors elle prit l'initiative d'aller derrière lui et de le pousser dans le dos pour le forcer à avancer.

-Parlant de ça, tu connais un bon café dans le coin? J'ai une de ses soifs!

J’avais eux de meilleur jour que celui-là. J’étais totalement pétrifié à l’idée d’abord cette fille qui me paraissait très étrange à la première impression, mais si j’avais appris une chose, depuis mon départ de la maison familial, s’était que la première impression est rarement fiable à 100%. C’est au moment où je me décidais enfin à ouvrir la bouche et prendre les devant pour l’abordée, que mon regard croisa le sien. Elle fit vole face et commença à s’avancée vers moi. Elle avait les yeux aussi rouges qu’une rivière de sang ce qui me troubla quelque peu, mais ne m’empêcha pas de soutenir son regard. L’inconnue s’arrêta à quelque centimètre seulement, ce qui me rendit automatiquement mal alaise et je fis un pas en arrière pour garder une distance plus confortable pour moi.

Au même moment elle me posa une question :

M'aurais-tu trouvée intéressante?

Et ce recula pour tourner sur elle-même.

Pour finalement, poursuivre avant même que j’ai pu répondre :

Ou bien c'est la pluie qui te rend hagard?

Cette fille avait l’air de n’avoir aucune gêne. Contrairement à moi, elle avait tout simplement foncée et avait engagée la conversation. Ce qui ma totalement déstabiliser son rythme était beaucoup plus rapide que le mien et je me devais de mettre mes idées au claire avant de lui répondre.

Je fini par enfin ouvrir la bouche :

O…oui, désolé de t’avoir dévisagé de la sorte. C’est seulement que tu avais l’air de vouloir prendre le ciel entier dans t’est bras et ça ma terriblement intriguer.

Cependant, même si ma voix savait, enfin, décider à fonctionner normalement, mon corps lui était encore totalement figé, depuis mon pas de recule qui était tout simplement un automatisme. C’est alors que cette inconnue qui ne s’avait toujours pas présenté, ce plaça derrière moi et me poussa vers l’avant pour me forcer à avancé.

Et me dit :

Parlant de ça, tu connais un bon café dans le coin? J'ai une de ses soifs!

Cette fois, je m’empressai de lui répondre :

Au fait, mon nom est Noa et je suis un étudiant de première année à la Kaiba corp. Je n’est pas eux le temps de faire correctement le tour de la ville encore, donc je ne pourrai te conseiller pour trouver un café.

Enfin, voilà que le garçon n'était plus qu'une statue! Il offrit des explications sur son comportement, ce qui fit sourire Celia. Elle l'avait intrigué? Elle n'avait donc pas perdu la main pour attirer l'attention sur elle-même. Enfin, ce n'était pas bien compliqué; cette fois-ci, la jeune femme n'avait même pas fait exprès!
Alors qu'ils avançaient en direction de l'une des rues qui traversait la place de l'horloge, le garçon se présenta tout en révélant qu'il était lui aussi nouveau. La brunette cessa de le pousser - il était capable d'avancer tout seul comme un grand maintenant - pour le dépasser et contempler les environs. Puis, elle se retourna vers lui, ce qui l'obligeait à marcher à reculons et lui parla.

- Dommage alors! Mais bon, ça nous fait une aventure pour découvrir la ville!

Les gens partis se réfugier dans les établissements semblaient revenir lentement dans les rues de la ville à présent que la pluie laissait tomber ses dernières gouttes. La température restait nuageuse, ce qui annonçait malgré tout une averse future, ce qui expliquait les pas rapides de tous ces inconnus qui reprenaient leurs routes respectives.

- J'imagine que tu t'attends à ce que je te dises mon nom? Je suis Celia. Ravie de faire ta connaissance!

Celia se retourna vers le chemin pour ne pas foncer dans quelqu'un maintenant qu'ils n'étaient plus seuls dans les environs. Elle cherchait maintenant avec une ardeur remarquable un signe qui annoncerait l'existence d'un café.